Très récemment un lecteur me posait la sempiternelle question. « Mais d’où vous viennent toutes ces idées ? » Ou cette variante : « moi ce qui m’épate, c’est que vous ayez autant d’idées » (ne pas s’y tromper, c’est bien une question cachée dans une affirmation.)
Comme la réponse peut être complexe, j’ai répondu une banalité (« oh vous savez, les idées ce n’est pas ça qui manque »), et j’ai tout de suite pensé que c’était une erreur, car c’est à la fois frustrant pour moi et pour le lecteur qui m’a posé la question.
Mais au fond, si je prenais le temps d’y répondre, que pourrais-je dire ?
Pour moi, les idées de romans sont toujours des collisions. De deux faits / notes / curiosités / whatever qui se rencontrent naît une nouvelle idée ou une situation ou le début d’une histoire.
On comprend donc l’intérêt de collecter ces petits bouts, que ce soient des dialogues, des instants ou n’importe quoi qui éveille m curiosité. Je suis donc de ces gens qui transportent partout un petit carnet ou au minimum un bloc-notes numérique.
Pour que les collisions arrivent, il faut tout de même les remuer dans un grand seau, ces fragments. Donc, et c’est au moins aussi important que la collecte, je relis régulières notes, pour me les remettre en tête, pour que ça « faisandé ».
C’est seulement après, quand je donne un peu d’espace à mon petit cerveau (une douche, une balade, un footing, un grand tour à moto), que les nouvelles idées émergent.
« D’où viennent donc vos idées ?
— J’observe. Je collecte. Je relis. Ça mûrit. Et puis, je vais courir. Quand je reviens, en général j’ai quelques nouvelles idées pour mes histoires. »
Ouais, bon. Je ne suis pas certain que ça ne génère pas autant de frustration chez celui qui me pose la question.