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Le bon état d'esprit pour gérer son temps

Le bon état d'esprit pour gérer son temps

Quelle est la plus importante des ressources dont nous disposons, vous et moi ? Ce n’est pas l’argent, ce ne sont pas nos connaissances ni nos relations. Notre ressource la plus précieuse est notre temps.

Le temps passe inexorablement, et l’on ne peut pas en créer de nouveau : une fois « dépensé », il est impossible de le récupérer. Quand on y réfléchit, toutes les autres ressources peuvent être recréées ou fabriquées (avec du temps).

J’ai abordé le problème du point de vue de l’écriture dans un précédent article. En tant qu’auteur, l’une des pistes à explorer pour sortir de l’obscurantisme et toucher plus de lecteurs, c’est d’écrire plus. Pour cela, il faut du temps. Par voie de conséquence, c’est un sujet de recherche constant, et je collectionne les idées récoltées au fil des lectures, des articles et des vidéos.

Voici en quelques points un résumé de l’état d’esprit qui me permet de mieux gérer mon temps.

Hell yes or no!

Un concept que j’ai découvert via Derek Sivers, et qui permet de protéger son temps. On vous propose un nouveau projet, vous demande de participer à quelque chose ? La réponse par défaut devrait être non. C’est seulement si cela vous donne envie de dire « mais tellement oui ! » que vous y consacrerez du temps.

Il m’est arrivé de nombreuses fois de dire oui à un projet pour de mauvaises raisons. Pour aider quelqu’un, ou bien à cause de l’idée qu’on se fait du travail en question (souvent décalée, ou carrément fausse), ou encore pour un (faux) sentiment de culpabilité. Et je me retrouvais à utiliser mon temps pour quelque chose qui n’en valait pas la peine, au détriment de mes propres projets.

Je suis certain que cela vous est déjà arrivé. Cherchez bien : c’est même très courant. Savoir dire non est l’une des plus importantes compétences à acquérir.

Deep work

La traduction littérale, « travail profond » n’est pas élégante, je lui préfère la version originale, mais le concept est le même. Il s’agit de tout travail effectué dans un état de concentration sans distraction, qui pousse les limites des capacités cognitives. L’idée s’approche du flow du psychologue Mihaly Csikszentmihalyi ; cet état dans lequel on plonge dans les grands moments de concentration, durant lequel la notion de temps s’efface et qui produit un sentiment de satisfaction important. On l’éprouve en codant, en s’entraînant, et pour ma part, je cherche à être dans le *flow* en écrivant.

Si le concept vous intéresse, voir cet article analysant le livre de Mihaly Csikszentmihalyi.

En complément de ce concept, la notion de coût cognitif associé au changement de tâche est importante à comprendre. Le simple fait de passer d’un travail à un autre, d’une tâche à une autre, dépense de l’énergie cognitive (du temps de cerveau).

Dans la pratique, j’essaye de pratiquer ces deux concepts en travaillant sur mes projets importants en tout premier (cf. « 3-2-1 »), et tous les jours, et en minimisant les interruptions : téléphone dans une autre pièce, outils permettant de n’avoir aucune notification ni aucune possibilité de distraction.

80/20 mindshift

Vilfredo Pareto (1848 – 1923), un économiste et sociologue italien, est l’inventeur de la loi de Pareto, également connue sous le nom de règle des 80/20. Cette loi stipule qu’environ 80 % des résultats proviennent de 20 % des causes.

J’essaie de garder cela en tête en plaçant le plus d’effort sur les 20 % qui donneront les meilleurs résultats. Ce concept peut s’appliquer à priori dans tous les domaines, et donc aussi à l’écriture.

3-2-1

C’est une façon de répartir et d’organiser les tâches à faire, et qui s’interface avec les autres principes énoncés plus haut (la loi de Pareto et le concept de deep work).

Pour simplifier, si j’ai une journée de travail de 6 heures devant moi, je vais consacrer les trois premières heures au projet ou à la tâche la plus importante, les deux suivantes à la seconde plus importante et la dernière heure aux plus petites activités, de moindre importance. C’est la répartition qui est importante, donc si je n’ai que trois heures à disposition, cela ferait 90 minutes, 60 minutes et 30 minutes.

Ce découpage permet d’être plus efficace, et donc de passer moins de temps pour accomplir le même travail.

D’autres astuces en vrac.

Il y a des gens qui, quoi que vous fassiez, vont consumer votre énergie. Souvent, ils ne s’en rendent même pas compte. Je les appelle des vampires d’énergie, et j’essaie de leur échapper au maximum.

Une bonne façon de voir les choses est aussi de calculer son taux horaire. C’est une vision plus orientée business, mais cela permet d’estimer la valeur de son temps en faisant une sorte de conversion. Si ce que vous êtes en train de faire rapporte moins que votre taux horaire, alors vous devriez considérer de le déléguer ou de louer les services de quelqu’un pour le faire à votre place, et utiliser votre temps pour une activité qui rapporte au moins autant que votre salaire horaire.

L’automatisation est la clé en matière de gestion de temps. S’il est possible d’automatiser un processus, et ainsi d’éviter de le répéter (et donc de perdre du temps), alors il vaut mieux le faire ; c’est un investissement en temps qui va en fait en libérer plus tard. Si l’on étend cette façon de voir, il faut dans l’idéal créer des systèmes pour presque tout (sauf peut-être ce qui est créatif). Par exemple, j’ai établi un système pour ne rien rater des différentes phases de correction d’un manuscrit. J’en ai un autre pour la création de mes ebooks, qui décrit étape après étape, ce que je dois faire pour ne rien oublier dans ce processus parfois complexe.

Enfin, essayons de garder en tête un mantra qui fonctionne encore une fois mieux en anglais : « health = wealth » (littéralement et de manière maladroite, « la santé c’est la richesse au sens large »). De nombreuses études ont démontré que l’activité physique stimule les capacités cognitives, créatives et intellectuelles ; en fait elles sont étroitement liées. Entretenir son corps permet donc d’être au meilleur de ses capacités à la fois physiques et intellectuelles. Entretenir sa santé mentale va dans le même sens, et je ne saurais trop conseiller à tous ceux que je croise de penser aux deux.

Pour conclure, faites comme moi, un tour de ce qui se fait de mieux dans la gestion du temps de manière à trouver ce qui vous convient, et appliquez ces conseils pour en mesurer les effets.